Description
Depuis 1958, sept hommes ont porté le titre envié de chef des armées en entrant à l’Elysée. A l’exception de Georges Pompidou, tous ont enfilé cette tenue avec une délectation certaine, comme s’ils trouvaient là, en comparaison des sables mouvants de la politique intérieure, le seul espace de liberté vraiment régalien. Pour comprendre la relation complexe qu’entretiennent les présidents de la Ve République à l’armée et à la guerre, pour serrer au plus près le pourquoi de leurs décisions, si lourdes de conséquences, Pierre Servent nous entraîne dans les dédales de leur mémoire, de leur histoire et de leurs marqueurs personnels.
Avant d’être élu au poste suprême, tous ont endossé l’uniforme. Si cinq d’entre eux ont fait la guerre, un seul, Charles de Gaulle, officier d’active, a combattu lors des deux conflits mondiaux. Les quatre présidents suivants – Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac – ont tous été décorés au feu. Les benjamins, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont fait leur service militaire, mais pas la guerre… faute de conflits. Cela ne les a pas empêchés d’être des chefs de guerre volontaristes.
Pour mieux saisir leur place dans l’histoire et dans la mécanique de la Défense, l’auteur met également à nu le positionnement si particulier en France des grands commandeurs – notamment le chef d’état-major des armées et le chef d’état-major particulier du président –, à l’articulation du politique et du militaire. Pour la première fois, plusieurs d’entre eux ont accepté de s’exprimer avec une grande liberté sur les relations entre le sabre et la toge.